Souvenirs d 'Aimé

Chroniques


Fulpmes : un passé qui ne passe pas …

Qui se souvient encore de ces années là … Du quai de la Stubaitalbahnof le dimanche soir à Innsbruck sous la lune où on apercevait des enfants, des adolescents ou des jeunes gens venus de France.

Le train sifflait, il partait et nous amenait dans la neige vers Fulpmes au cœur du tirol autrichien.
Fulpmes qui reste comme une magie (peut être embellie par le temps) mais comment et où retrouver cette atmosphère d’études, de sport, d’amitié, de décontraction et pourquoi ne pas le dire d’humanisme aussi avec M. Thibault-Chambault, le proviseur.
J’étais à ce moment là le vice-président de la société protectrice des animaux et nous lisions Kipling à voix haute, l’efficience sur les animaux ne devait pas être terrible (mais nous en étions conscients).

Il y avait aussi les lundis matins, la joie de retrouver nos classes ensoleillées malgré la neige.
Eh oui ! Derrière les fenêtres de la classe il y avait la neige, les sapins, nous écoutions avec une attention parfois mêlée d’ironie certains professeurs qui pourtant faisaient tout leur possible pour nous intéresser et qui nous le sentions nous aimaient. La bonne humeur était permanente à Fulpmes parfois excessive, mais les accents corses, martiaux mais sympathiques étaient là pour nous rappeler à la raison.

Si le ski et le cheval, deux disciplines nobles ne m’étaient pas étrangères je n’excellai ni dans l’une ni dans l’autre à l’encontre de certains de mes camarades que j’admirai. Je préférai la course de fond.

Je me souviens d’un soir il neigeait sur Fulpmes, il y avait je ne sais plus quelle fête locale et le village était parcouru de torches enflammées ; un groupe de nos filles s’étaient aventurées et évanouies dans le village alors que tombait la nuit. Je ne sais par quel miracle l’élégante Mme Vaichere très inquiete avait mobilisé quelques garçons de 4eme et de 3eme (ni trop grands ni trop petits) pour partir à la recherche de ces jeunes adolescentes (de ces brebis égarées aurait dit M. Piazza, le surveillant général) que nous avions retrouvées, je ne sais comment, et que nous avions ramenées au bercail, grâce à la vigilance de Mme Vaichere. Voilà un souvenir mais il y en a bien d’autres anecdotiques.
Au réfectoire, par exemple, nous germanisions à notre façon assez baroque tous les plats qui nous étaient servis.
Tous les soirs M. Liot, le maître d’internat, accompagnait sa visite dans les chambres d’un « machen sie schöne träume » épouvantable gallicisme qui est la traduction littérale de « Faites de beaux rêves » au lieu du traditionnel et classique « Träumen sie süss » beaucoup plus élégant et musical. Astuce inégalable et répétitive qui nous faisait rire aux éclats.
Le lendemain il y avait les filles qui revenaient de la gym avec M. Chaffiotte en rang serré et en chantant : « j’ai lié ma botte avec un brin de paille etc… »
Et puis je ne sais plus …. Tout cela est si loin et si proche en même temps. La nostalgie n’est plus ce qu’elle était.
Mais nous en reparlerons surement le mois ou le trimestre prochain.

                                                    Auf Wiedersen

                                                                                                           Aimé Laborde


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