Appel
aux citoyens inquiets ,
en colère... et silencieux
De Gérard Mermet,
sociologue (auteur de Francoscopie ) -----
adresse de contact : citoyensresponsables@free.fr------nov.2007---
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Sous divers prétextes, les bénéficiaires
des régimes spéciaux défendent le maintien de ce
que l'on doit appeler, en toute objectivité, des privilèges.
A tous ceux qui s'efforcent de regarder la société sans
prisme idéologique ou politique, mais en se réclamant du
bon sens, de l'équité, de la solidarité, de la responsabilité,
leur attitude paraît irresponsable, voire indécente. Rappels
:
. Les bénéficiaires des 128 régimes concernés
partent à la retraite bien avant ceux du régime général.
Exemples : 50 ans pour les agents de conduite SNCF ou RATP; 53 ans pour
les sénateurs, 55 pour les députés qui auraient
dû montrer l'exemple...;
. La durée moyenne de leur retraite est pour beaucoup supérieure à celle
de leur vie active et ils percevront ainsi plus de pensions qu'ils n'ont
reçu de salaires !
. Le montant de leur retraite est calculé sur les 6 derniers mois
de salaire (comme pour les fonctionnaires, qui bénéficient
encore à ce titre d'un régime spécial), soit un écart
considérable par rapport aux 25 années du régime
général. Leur taux de cotisation est en outre souvent inférieur
(7,8% contre 10 à 11%);
. La plupart bénéficient par ailleurs d'un autre privilège
important : la garantie de l'emploi ;
. Dans l'immense majorité des cas, l'existence de ces "exceptions" n'est
plus justifiée par une pénibilité particulière
du travail;
. Le coût de ces régimes (qui concernent 1,2 million de
retraités pour seulement 560 000 actifs) représente 15
milliards d'euros pour 2007, dont la moitié payée par la
collectivité.
. La France est le seul pays développé au monde où demeurent
de telles inégalités;
. La réforme de ces régimes est souhaitée par 82%
des Français (sondage Metro/Ifop, 11 octobre 2007), y compris
par une majorité des agents de la Fonction publique;
. On estime à 300 milliards d'euros les engagements de retraite
des sept principaux régimes spéciaux au cours des six prochaines
décennies : une charge injuste et insupportable pour les générations
futures.
Un constat semblable peut être fait pour les autres réformes
jugées nécessaires par la grande majorité des experts
: université; recherche; fonction publique; système de
santé; droit du travail; justice; dialogue social... Réalisées
dans les autres pays depuis des années, elles sont chez nous sans
cesse bloquées par des minorités fortement politisées,
incapables d'appréhender la réalité du monde et
la nécessité de s'y adapter (ce qui n'interdit pas de chercher à l'améliorer).
La réforme des régimes spéciaux était a priori
la plus "facile" et consensuelle, d'autant qu'elle a été comme
d'habitude proposée aux intéressés avec des aménagements
et un étalement dans le temps. Un recul du gouvernement rendrait
donc quasiment impossible la mise en œuvre des réformes plus "difficiles".
Il démontrerait une fois encore que des individus et organisations
se réclamant des principes d'égalité et de solidarité défendent
en réalité des corporatismes, des égoïsmes,
des privilèges injustifiables ou un statu quo insupportable. Comme
en 1995, ils peuvent (souhaitent peut-être, pour certains) paralyser
le pays et l'enfoncer un peu plus dans la crise économique et
morale.
Cette attitude est irresponsable et dangereuse. De plus, la conjoncture économique
actuelle ne permet pas de différer plus longtemps les réformes,
sous peine d'un nouveau décrochage national, avec de graves conséquences
sur le pouvoir d'achat, la cohésion sociale, la place de la France
dans le monde. Rappelons enfin que les grèves occasionnent une
gêne considérable pour les particuliers, coûtent très
cher à la collectivité (150 millions d'euros pour celle
du 18 octobre dans les transports pour la seule région Ile-de-France),
affectent la compétitivité déjà réduite
de la France , son attractivité et son image à l'extérieur,
donc son avenir.
Face à cette situation, les citoyens inquiets et en colère
ne peuvent rester silencieux. Pour leur propre dignité, pour l'avenir
de leurs enfants et du pays, ils ne doivent pas laisser le monopole de
l'expression à ceux qui refusent l'adaptation. C'est pourquoi
je vous propose de :
. Relayer cet appel aux personnes figurant dans votre carnet d'adresse
(avec ou sans mention de l'auteur, qui ne signe ce texte que par souci
de transparence);
. L'envoyer aux médias pour qu'ils rendent davantage compte de
votre avis;
. Le mentionner (en tout ou partie) sur les forums, blogs et sites internet
que vous animez ou fréquentez;
. Imaginer et proposer des "manifestations virtuelles" (ou
réelles) originales, aussi visibles et efficaces que les grèves;
. Me faire part de vos commentaires et suggestions à l'adresse
ci-dessus.
Nous ne pouvons accepter que le pouvoir de nuisance de quelques-uns mette
en péril notre avenir commun.
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